Pavillon de la France et Maison Canneel

L’oeuvre belge de Le Corbusier comprend 6 projets : la Maison Guiette (1926) à Anvers qui est le seul projet construit qui existe encore aujourd’hui, le Pavillon Philips (1958) de l’expo 58, qui a été démoli après l’exposition, le Pavillon du jeune homme (1935) pour l’exposition de Bruxelles, dont seules quelques photos subsistent, le plan d’urbanisme pour la rive gauche d’Anvers (non-réalisé, 1933), le Pavillon de l’eau et le Pavillon de la France pour l’Exposition de l’eau à Liège (non- réalisés, 1939), et enfin la Maison Canneel (non-réalisée, 1929). Les projets emblématiques de cette série sont la maison Guiette et le Pavillon Philips à propos desquels les études et publications abondent. Les autres projets sont plus confidentiels. Il est donc particulièrement pertinent de s’y intéresser et d’envisager la production de documents didactiques les concernant.

De février à septembre 2015, les étudiants du laboratoire ont mené des recherches sur l’œuvre belge de l’architecte, avec l’encadrement de Véronique Boone et le support de la Fondation Le Corbusier.
Le processus de travail a donné lieu à des hypothèses de restitution des projets par la mise en concordance de documents directement issus des archives de l’architecte. Le caractère abouti de deux de ces hypothèses de restitution – la Maison Canneel et le Pavillon de l’eau – ont poussé le laboratoire a produire des documents donnant à ces projets une dimension supplémentaire, tactile et didactique : des maquettes physique en bois et plastique, produites avec des technologie comme la découpe laser et l’impression 3D, ou encore la fibre de verre et la résine de polyester moulées.

La maquette du Pavillon de l’eau, au 1/200e, permet de comprendre le système de toiture modulaire courbe sur ferme métallique, système qui inspirera ensuite le pavillon de Zurich, ainsi que l’échelle étonnante du pavillon.
La maquette de la Maison Canneel, au 1/50e, est un objet « surrintelligible ». Elle propose une hybridation des spécificités de deux modes de représentation graphique de l’architecture : l’immédiateté de l’objet physique et la décomposition analytique de l’axonométrie éclatée. La maquette voit ses mitoyens glisser sur des rails, dévoilant ainsi la coupe et la spatialité intérieure, ainsi que la double circulation verticale concentrique en forme d’amande si particulière à ce projet.

Ces maquettes, intégrées au patrimoine archivistique de la faculté, constituent des documents originaux et précieux qui s’alignent dans la spécifié cambrienne dont a hérité la faculté en ce qui concerne l’histoire et l’étude du patrimoine moderne. Le résultat des travaux sur l’oeuvre belge de Le Corbusier a aussi fait l’objet d’un article présenté au congrès Le Corbusier 50 Years After. Les maquettes ont également été présentées lors de cet événement.

 

Denis Derycke, Marinne Serrette, Corentin Werrie